Août : L’interview du cartonnier

Avina interviewe un cartonnier du groupe Rossmann

Dans le dernier article de notre blog nous avons passé en revue les différentes techniques d’impression d’un matériau exigeant et au combien essentiel dans l’industrie vinicole, le carton.

Il n’est certes pas évident de faire un choix lorsque ce n’est pas votre métier, c’est pour cette raison que l’équipe d’Avina a décidé de s’entretenir avec un professionnel de l’industrie du carton. Vincent Chabbert, du groupe ROSSMANN SOFPO, premier groupe français spécialiste de l’emballage en carton ondulé, a eu la gentillesse de nous donner un cours magistral afin que nous puissions comprendre tous les enjeux des différentes techniques, leurs avantages et leurs inconvénients.

Commençons par le commencement, sachez que deux principales techniques s’offrent à vous lorsque vous souhaitez imprimer vos cartons.

Avina interviewe un cartonnier du groupe Rossmann

La technique PRE-PRINT

Le PRE-PRINT consiste à imprimer la couverture extérieure ( papier extérieur ) qui sera par la suite collée sur la cannelure de votre carton. Grâce à cette technique vous éviterez les effets de « bâtonnage », ce qui signifie que le papier se détend entre les sommets de la cannelure et laisse apparaître les ondulations du carton.

Dans le PRE-PRINT, vous aurez le choix entre deux techniques d’impression :

L’OFFSET, qui fonctionne avec un système de feuille qui permet de travailler à plat. On pratique l’offset dans une usine dédiée puisque les formats machines sont plus petits que dans une usine d’ondulé traditionnel ( ouverture de 1600 au lieu de 2500 ).

Petit rappel, ce procédé comporte plusieurs étapes précédant l’impression. L’image à imprimer est reproduite sur un support, une plaque de métal gravé, où sont définies les zones à encrer. Cette plaque est encrée plusieurs fois avant qu’on y passe un cylindre ou un rouleau, le blanchet, recouvert d’une feuille de caoutchouc, qui transférera l’encre sur le carton.

Les avantages de l’offset, ne sont pas moindres puisque cette technique offre une très haute qualité, il n’y a nul besoin de commander une quantité minimum pour imprimer et vous avez la possibilité d’utiliser des vernis ainsi que du marquage à chaud OR ou ARGENT par exemple.

Pour imprimer en offset vous n’avez qu’à préparer vos fichiers exploitables ( PDF vectorisé ou AI ) et les transmettre à votre cartonnier afin qu’il grave les plaques en métal. Pour vous donner un ordre d’idées pour un jeu de plaques en quadri le montant s’élèvera à 150€ par plaque à rajouter au cliché de vernis.

Le seul bémol est le délai car les feuilles de papier pour l’offset s’approvisionnent au format et à la commande et le cartonnier ne stocke pas le papier. Il faut donc compter au minimum entre 5 et 6 semaines que ce soit pour le lancement ou pour le réassort, il est essentiel de bien calculer ses besoins en connaissance de cause.

La FLEXOGRAPHIE haute définition, fonctionne avec un système rotatif d’impression sur des bobines de papier. C’est un procédé d’impression directe par des clichés en relief flexible en caoutchouc vulcanisé ou en plastique souple ( résine photopolymère ) avec des encres à base d’eau pour les cartons ondulés. Ce procédé permet de réaliser des impressions de grande qualité couleur et avec une définition très proche de l’offset.

Le train onduleur a une ouverture généralement de 2m50, donc à un format nettement supérieur à celui utilisé pour l’offset. Le minimum d’impression représente une bobine soit une surface qui s’élève à 20 000 m2 ce qui correspond, pour vous donner une idée, à 55 000 caisses de bordeaux traditionnelles mises debout.

L’avantage de cette technique est que son rendu est proche de celui de l’offset, la régularité et la tenue des couleurs sont garanties et sa qualité est en perpétuelle augmentation. Grâce à sa machine à plus large ouverture son prix au carton est beaucoup moins élevé que l’offset . Vous avez également la possibilité d’utiliser des vernis mat et brillant.

Les inconvénients seraient que cette technique vous engage nécessairement sur une bobine que stocke le cartonnier pendant un an, ce dernier ondulant la quantité souhaitée à la demande. Vous devrez compter 6 semaines pour le lancement de votre bobine mais seulement 10 jours pour le réassort, ce qui n’est pas négligeable.

Le point noir est le prix du cliché en photopolymère, ce « tampon encreur » a un coût relativement élevé. Pour une impression en quadri + vernis vous devrez compter environ 5000 € et pour 3 couleurs + un vernis, 4 000€.

Notez également, que dans la mesure où il n’existe pas de machine rotative pour l’or à chaud, il vous sera impossible d’en effectuer avec cette technique d’impression.

Cahier des charges carton ondulé - Sofpo
Cahier des charges carton ondulé – Sofpo

La technique POST-PRINT 

Le POST-PRINT consiste à imprimer le carton préalablement ondulé et offrent deux techniques d’impression distinctes :

La FLEXOGRAPHIE basse définition, offre des avantages du fait de sa souplesse et de son excellent rapport qualité-prix pour les moyennes et grandes séries grâce à la rapidité de production.

Elle est faite sur une machine appelée « le Combiné » qui permet d’effectuer l’impression, la découpe, le pliage et le collage du carton, le tout en ligne.

Le réel avantage de cette technique réside dans le prix du cliché qui se détaille à la couleur et qui s’élève pour un cliché complet entre 100 et 400€.

Les inconvénients sont que vous n’aurez le choix qu’entre 3 couleurs maximum, sans vernis. Vous n’aurez pas d’aplat complet à cause du refoulage, l’opération qui consiste à écraser votre carton en nappe ou en plaque, selon une ligne continue, afin de faciliter le pliage des rabats de l’emballage lors de son montage. Pour un aplat total, il existe tout de même une astuce, le refoulage mâle/plat qui permettra un aplat jusqu’à 2mm du bord des rabats. Le bémol est que ce rabat sera plus difficile à plier pour le pliage mécanisé et qu’il faudra privilégier un pliage manuel pour les cartons en double cannelure.

Le repérage des couleurs n’est précis qu’à plus ou moins 3 mm.

Les minimums sont, ici, constitués par passage et pour bénéficier de cette technique vous devrez commander 2000 à 2500 cartons minimum.

La MASTERFLEX ou flexographie HD, associe finesse et qualité d’impression. Les plaques imprimées peuvent passer par « le Combiné » pour la découpe et le pliage ou également par une machine de découpe à plat qui permet un découpage net de haute qualité.

La masterflex vous donnent le choix entre 5 couleurs ou 4 couleurs + un vernis et le repérage des couleurs est effectué au millimètre. Sa souplesse est similaire à celle de l’offset par rapport à la flexographie BD et vous ne rencontrerez aucun problème de quantité.

Le minimum constitué en passage comme la flexographie BD est de 2 500 passages minimum en plus de l’imposition.

L’inconvénient est que vous devrez impérativement faire valider vos fichiers pour qu’ils soient compatibles avec la Masterflex du fait de ses nombreuses contraintes d’impression.

Selon le type de carton utilisé ( cannelure ) vous augmenterez les risques de bâtonnage, le papier se détendra entre les sommets de cannelure et laissera transparaître les cannelures du carton. Vous devrez donc privilégier les cartons avec de petites ondulations.

Exemple d'un cahier des charges flexographie sur combiné
Exemple d’un cahier des charges flexographie sur combiné

La SERIGRAPHIE

La SERIGRAPHIE n’appartient ni au PRE-PRINT, ni au POST-PRINT, ce procédé d’impression utilise un écran composé d’un tissu tendu sur un cadre. L’encre est alors déposée sur l’écran et pressée à l’aide d’une raclette sur le cadre pochoir. La pression sur l’objet à sérigraphier laisse alors apparaître le motif désiré.

La feuille utilisée sera de 60 grammes et sera collée sur le carton préalablement ondulé. Cette technique peu onéreuse est idéale pour les petites quantités.

Voici les différentes techniques les plus utilisées par les professionnels du carton. Nous espérons être assez rentré dans les détails tout en restant accessible pour les personnes étrangères à ce domaine. Chez Avina, en tout cas, nous avons été ravi d’en apprendre plus et d’avoir pu vous transmettre ce que nous avons appris. Vous êtes maintenant en mesure d’évaluer vos besoins et de faire votre choix entre tous ces procédés d’impression.

Voici un schéma que nous avons réalisé, réunissant toutes les informations précédentes. N’hésitez pas à le télécharger ici 😉

Schéma explicatif des différentes techniques d'impression

N’hésitez pas à nous contacter ou à laisser un commentaire si vous aviez quelques éléments à ajouter !

C’est ainsi que se termine le mois d’Août, nous espérons que vous passez de bonnes vacances pour certains et que la reprise n’est pas trop dure pour les autres. Pour la rentrée de Septembre, nous nous intéresserons aux différentes techniques d’impression de l’étiquette cette fois, élément primordial de votre packaging et de votre identité !

La suite au prochain épisode…

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Publié par

Les Experts Avina

Avina est une agence conseil spécialisée dans la communication, le marketing et la distribution dédiés au monde du vin. Son équipe d'Expert est basée dans le sud de la France mais elle intervient dans les grands bassins viticoles auprès d'une clientèle de producteurs, de négociants, de distributeurs toutes tailles confondues.

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